« Je suis venu mais je ne suis pas vraiment plume… » C’est comme ça que j’ai rencontré Jean-Baptiste Reiland à la première conférence de la Guilde. Et encore aujourd’hui, il vous dira que son truc à lui, c’est avant tout de « faire en sorte que ça marche ». Une expression à son image : synthétique, efficace, humble pour dire que l’important, quand on écrit pour un grand dirigeant, c’est d’abord d’être compris des employés comme des gens à qui l’on s’adresse, et qui méritent qu’on leur explique les choses clairement.
Jean-Baptiste ne se présentera donc jamais comme plume. Rarement comme un communiquant. Pourtant, depuis un peu plus d’an, il écrit pour des cadres dirigeants de Sanofi. Et, depuis Septembre 2019, il a pour mission de soutenir la communication de Paul Hudson, le nouveau Directeur Général de l’entreprise : mails hebdo aux 100,000 collaborateurs de Sanofi, articles LinkedIn, discours plus classiques lors de rencontres avec les équipes au gré de voyages à travers le monde… Une opportunité de démultiplier les formes de la plume.
Faire preuve de curiosité, d’empathie, tout en étant capable de synthétiser une situation, un problème, avec diplomatie. Voilà pour lui les qualités essentielle d’une plume. Quand cela s’y prête, il aime glisser dans ses textes un trait d’humour, un mot d’esprit, une voix off qui sait faire preuve d’autodérision. Il est adepte d’un un style court, efficace, d’autant plus quand il écrit en anglais, sa langue de travail désormais.
Est-ce lié à sa formation de juriste ? Il dit en tout cas que ses années de droit ont le plus contribué à structurer sa pensée. Il enchaîne ensuite avec des études en affaires européennes à Paris puis une formation en alternance à l’Institut d’Administration des Entreprises pour laquelle il entre chez Sanofi à la direction des affaires publiques, avant d’intégrer le département communication.
Au-delà de sa fonction, ce qui l’intéresse, c’est de faire converger les enjeux de l’entreprise et les idées des gens qui y travaillent, en passant constamment de l’un à l’autre. Son antidote au syndrome de la page blanche ? Aller discuter avec des collègues autour d’un café ou au hasard des couloirs.
Jean-Baptiste travaille avec conviction, aime ce qu’il fait et cela se sent. Il a appris à accepter le fait que les enjeux de prises de parole d’un dirigeant soient des enjeux sur lesquels chacun croit souvent mieux savoir ce qu’il faut, ou aurait fallu, faire. Un peu comme un fan de l’équipe de France vis-à-vis des choix du sélectionneur.
Quand on communique avec l’humain pour boussole, on sait combien l’équilibre est toujours à retrouver, à réinventer. Pour se nourrir, il écoute quotidiennement la radio, ou plutôt ses « voix favorites » de France culture : Olivia Gesbert, Frédéric Says, Mathilde Serrell et bien d’autres… C’est aussi un grand lecteur, de presse comme de romans. Il n’a plus beaucoup le temps de dévorer les « obsessions » des Joursdont il admire le travail, mais il a quand même récemment réussi à lire trois livres, malgré de nombreux déplacements professionnels.
S’il devait écrire « vraiment », comme il dit, il serait scénariste. Pas de doutes qu’il aurait fait merveille pour le duo Bacri-Jaoui qu’il affectionne, ou pour le Martin Scorsese de la « grande époque », années 70-80.
À la vitesse où il va, simple, serein et clair, on se dit qu’il a encore largement le temps d’explorer tout ce que l’écriture a de potentialités pour « faire en sorte que ça marche et que les gens soient contents ».