Anne Sophie est étudiante en Master II Communication Politique, Lobbying & Affaires publiques à l’école des hautes études internationales et politiques (HEIP). Intéressée par le métier de plume, elle a participé à notre webinaire et nous livre ici son « rapport d’étonnement » sous forme d’acrostiche.
Vendredi 5 juin, j’ai découvert la Guilde des Plumes lors de son webinaire de printemps « Penser, écrire, parler l’évènement ». Une expérience intellectuelle enrichissante.
Comment continuer de construire la richesse du métier de plume en temps de crise ? Comment (ré)agir lors d’une crise ? Comment s’exprimer sur les réseaux sociaux ?
Huit intervenants ont pu exprimer et partager leur point de vue. Huit profils différents. Huit conseils pour #ecrirelacrise.
Trouver son rythme. Pour Frédéric Vallois, il est primordial de s’adapter au temps de la crise. Vivendi a utilisé des champs lexicaux qui ont évolué avec le temps. Je retiens que la scénarisation des interventions doit être nécessairement en lien avec l’évolution la crise.
Recentrer son discours. Lors du début de la crise, nous étions en période électorale nous rappelle Maxime Gerardin. Il nous explique que leur discours politique a radicalement changé. Du « discours de campagne » ils sont revenus à un « discours d’élu ». Ils se sont rapidement adaptés à la situation. J’apprends qu’il faut donc être très flexible pour ajuster son discours.
Expérimenter les fonctionnalités des réseaux sociaux. L’écriture créée et soude une communauté pour Clémence Pène. Elle nous parle, notamment de Twitter. Réseau que, personnellement, j’utilise peu. Pour elle, le thread de Twitter est un moyen très facile pour s’exprimer. Il permet de raconter une histoire sans être limité par les 280 caractères. Avis partagé par la majorité de l’assemblée.
Multiplier les sources. Pour Nicolas Loubet, Twitter est également un réseau important. Il permet de s’informer rapidement et à l’échelle mondiale. Toutefois, la crise a mis en avant la nécessité de confronter les sources. Les réseaux sociaux ne peuvent être nos seules sources d’informations. Coups de fils, newsletter ont tout leur intérêt pour sentir les signaux faibles à distance. Idée que je partage.
Partager le gout de l’écriture. Ancienne directrice de la communication de Ray-Ban aux Etats-Unis, Sonia Salvador a un regard transatlantique sur les réseaux. Pour elle, il faut absolument adapter le langage et remettre l’écriture au centre de ces outils. Elle illustre ses propos avec Instagram, dont les photos peuvent être utilisées pour mettre en avant de l’écrit, pas seulement de l’image. Pour ma part, lorsque je suis sur Instagram, j’aime beaucoup les lire. Parfois, ils m’inspirent.
Laisser la parole à tous. Sophia Hocini, membre de l’association La Zone d’Expression Prioritaire prône ce conseil. Donner la parole aux jeunes de 15-25 ans est nécessaire pour entendre d’autres récits, d’autres façons de parler. Je partage ce point de vue. Les jeunes, ces citoyens de demain, doivent pouvoir s’exprimer. Il faut leur donner les moyens de le faire.
Inclure les invisibles dans la société. Le « Nous sommes en guerre » d’Emmanuel Macron est, pour Denis Maillard, un moyen d’héroïser les « invisibles ». De métaphoriquement les mettre en avant. Toutefois, il précise que nous devons être concrètement et durablement reconnaissants. Je pense qu’il a tout à fait raison. Avec la crise, nous avons été le témoin de leur nécessaire utilité. Sans eux, la France serait totalement à l’arrêt. Cette prise de conscience est, je trouve, tardive. Il ne faut surtout pas les oublier dans quelques mois.
Narrer la démocratie. Pour Franck Escoubès, la démocratie est aussi une histoire à raconter. Les invisibles en sont des protagonistes importants. Pourtant, il réaffirme qu’ils sont souvent mis de côté, parce qu’on ne se donne pas les moyens de prendre en compte tous les acteurs. Sans cela, la société comme les entreprises ne peuvent pourtant pas construire de « bonnes » histoires. Ce parallèle entre la démocratie et l’écriture d’une histoire est pour moi pertinent, il met l’écriture au service de l’expression citoyenne, pour écrire ensemble l’Histoire de notre démocratie, de notre pays.
Tous les conseils m’ont été utiles pour comprendre la communication de crise et de découvrir le métier de plume.
Ainsi, que cet acrostiche se fasse l’écho de l’utilité de ce métier. Pour moi, il est le tremplin des idées. Il peut permettre à chacun de s’exprimer. De faire jaillir ses idées pour toucher tout le monde. Peu importe le support – discours, réseaux sociaux, média – l’écriture reste centrale et c’est ce qui fait la richesse du métier de plume.