« J’ai pris la décision de me lancer en tant que plume sur un voilier aux Antilles » : voilà un point de départ qui a du panache ! Mais il est loin d’être anecdotique, car c’est son amour pour la navigation qui a amené Marion Haug à écrire sur et pour le monde maritime.
De la terre à la mer
Une enfance passée de part et d’autre de la frontière belge, des études et une carrière entre Nancy, Genève, Strasbourg et Lyon… rien ne prédestinait Marion à se spécialiser dans la communication maritime.
Après une maîtrise en Administration économique et sociale et deux masters en Relations internationales et Droit public, elle postule un peu par hasard à un poste au cabinet de la Communauté urbaine de Strasbourg. Deux ans et des élections municipales plus tard, elle retourne à Lyon, où elle devient chargée de mission pour la Région Rhône-Alpes. C’est là qu’elle découvre son appétence pour la communication, qu’elle formalise par un master au CELSA. « J’ai l’esprit de synthèse, et j’aime garder un œil sur le cap, » introduit-elle.
La professionnelle met à profit cette vision stratégique dans ses emplois suivants, toujours à Lyon. En tant que Responsable communication & relations publiques du Campus Région du numérique puis Directrice de la communication et de l’évènementiel pour Auvergne-Rhône-Alpes Orientation, elle développe en plus une approche entrepreneuriale qui va la mener à se lancer à son compte.
Un océan de sujets pour une plume polyvalente
Pourquoi la mer, alors ? Si Marion n’a pas « l’ADN maritime », elle voit dans son histoire familiale un lien particulier avec les frontières. Son père a grandi à Strasbourg, sa mère à Budapest : « des terres où les identités sont très fortes mais mouvantes et plurielles ». Or en mer, les frontières sont « à la fois partout et nulle part ».
Les océans couvrent 70 % de la surface de la Terre, et les thématiques à explorer sont tout aussi vastes : géopolitique, révolution énergétique, pêche, réchauffement climatique, formation…
Marion aime communiquer autour de ces enjeux. D’abord parce qu’elle maîtrise le vocabulaire spécialisé du secteur. « Travailler avec un rédacteur qui sait faire la différence entre bâbord et tribord, ça peut être utile », glisse-t-elle en riant. Et ensuite, et peut-être surtout, parce qu’elle partage les valeurs qui animent le monde marin. « On se reconnait entre “gens de mer”, on ne peut pas naviguer sans respecter la mer et les autres », complète-t-elle.
La rédactrice écrit pour tous les supports : discours, LinkedIn, brochure, communication interne… Elle aime cette variété, qui permet de travailler la langue différemment en fonction des supports. Justement, sa langue, comment la définit-elle ? « Je n’ai pas de formation littéraire, je ne vais pas chercher des mots compliqués. Je travaille sur le rythme, la sonorité, les répétitions… En fait, j’écris à l’oreille. »
Enfin, Marion accompagne aussi ses clients sur la définition de leur stratégie de communication, avec toujours l’objectif de les aider à fixer un cap.
Port d’attache : Ajaccio
En toute logique, Marion Haug habite au bord de la mer. Tombée sous le charme d’Ajaccio dès sa première visite à trente ans (pour faire de la voile, évidemment), elle y a jeté l’ancre il y a un an. Elle apprécie la vie culturelle et économique de la ville, ainsi que sa gastronomie montagnarde… car cette accro à la mer n’est pas fan de poisson !
« J’ai un quotidien très calme, car je passe beaucoup de temps à écrire pour mes clients mais aussi pour moi. » En effet, Marion écrit de la fiction depuis ses douze ans : après avoir fini la rédaction d’une trilogie, elle travaille à un nouveau projet. Ses textes explorent les thèmes de la résilience, des multiples identités et de la transmission.
L’écriture a été une activité solitaire et secrète pendant des années… jusqu’à ce que Marion lance son entreprise. Un webinaire sur LinkedIn lui fait découvrir la Guilde des Plumes dont elle est aujourd’hui administratrice. Elle apprécie l’état d’esprit et l’ouverture de l’association, où coexistent des nombreuses sensibilités politiques et différentes pratiques de l’écriture.
Un dernier mot avant de se souhaiter bon vent ?
« La mer est vivante, elle n’est jamais vraiment la même et la langue aussi : elles évoluent en se confrontant à d’autres mers, à d’autres langues. Et elles sont libres ! »
Renée Zachariou pour La Guilde des Plumes