Jade aurait pu être footballeuse. Elle joue en compétition, pendant sa scolarité au bord du lac Léman, en plus de pratiquer la gymnastique, l’escalade et le snowboard (liste non exhaustive) ! Elle a dû quitter le terrain et les Alpes pour l’université à Paris, puis à Montréal, mais elle ne se déplace jamais sans une paire de baskets. Activité physique et collectif sont toujours liés, elle propose à ses amis des rendez-vous pour courir, pédaler ou attaquer un mur d’escalade.
Jade aurait pu aussi être médecin du sport. Elle envisageait de s’engager dans des études de médecine après son bac scientifique. Elle aurait également pu être coach de foot ou de gym – un rôle qu’elle a déjà endossé par plaisir, pour transmettre sa passion.
Ecrire pour partager
Un soir de confinement, une question, lancée à son frère, change la donne : « Et si on écrivait les histoires qu’on se raconte ? ». C’est en duo qu’elle commence à prendre la plume. Elle repousse son entrée en médecine, réfléchit et se projette alors dans des études plus littéraires.
Elle s’inscrit en sciences sociales à l’Institut Catholique de Paris. Philosophie, théologie et anthropologie la captivent. L’approche pluridisciplinaire comble sa curiosité, son désir de liberté et lui propose des clés de compréhension du monde. Elle découvre une manière d’aider les autres : comprendre, interroger, raconter.
Installée dans la capitale – avec ses baskets et ses chaussons d’escalades –, elle se lance dans une nouvelle pratique, avec la régularité d’un sportif à l’entrainement : une heure d’écriture quotidienne. « Qu’on écrive pour soi ou pour partager, on trouve toujours des solutions dans l’écriture », constate-t-elle. Voilà désormais son mantra et son échauffement matinal : prendre la plume, sans se juger et sans contraintes.
Jade ne conçoit pas l’écriture comme un espace solitaire. Son ambition : donner vie aux idées et aux émotions, rendre accessibles les concepts philosophiques, questionner la société à travers la narration.
Une année dédiée à l’écriture
Jade a décidé, cette année, de faire de l’écriture son terrain d’exploration et de tracer sa direction professionnelle. Elle met ses études en pause pour se consacrer à trois grands projets. L’esprit d’équipe reste présent. En lien avec ses professeurs de philosophie, elle prépare un essai, sur la relation à soi et aux autres, pour réfléchir à un modèle de vivre ensemble. En collaboration avec une communauté d’artistes, elle travaille sur un scénario. Le groupe contribue à nourrir sa créativité. Enfin, elle se lance dans un roman, « un roman d’amour », précise-t-elle, avec le désir de renouveler les codes d’un genre dont elle trouve le schéma narratif répétitif. Après tout, écrire, c’est aussi déjouer les règles.
Pour échanger avec des plumes plus aguerries et affûter la sienne, pour apprendre à travers les ateliers et pour les rencontres, Jade a rejoint à l’automne dernier à la Guide des Plumes. Ce poids plume de 22 ans à peine est sans doute la plus jeune du réseau.
De retour à Genève, régulièrement en visite à Paris, elle avance avec passion sur le chemin de l’écriture. Toujours en mouvement, toujours avec cette même intensité : celle d’une sportive qui joue avec les mots.