Ne faîtes pas ça chez vous !
Entrée en scène désastreuse, Larsen insupportable, accompagnement musical douteux, discours éculé, tacle glissé à son collaborateur qui « joue comme il peut le pauvre »…
Dans Le petit baigneur, le père Castagnier réussit un tour de force sans précédent : montrer en une poignée de minutes tout ce qu’il faut éviter quand on essaie de convaincre.*
Bien sûr, on connaît la magie du cinéma. Le curé de Notre-Dame-des-courants-d’air obtient malgré tout gain de cause. 𝗟𝗼𝘂𝗶𝘀 𝗱𝗲 𝗙𝘂𝗻𝗲̀𝘀, alias Louis-Philippe Fourchaume, fait mine d’être attendri et lui signe un chèque à plusieurs zéros pour rénover son église.
Mais dans la vraie vie, même pour entrer en première année de la Business Speech School of Saint-Jean-Pied-de-Port, pas sûr que ça passe.
C’est bien simple. Relisez le dernier discours que vous avez écrit. S’il a un point commun avec ce sermon, déchirez-le et recommencez.
Y a-t-il quelque chose à sauver en cherchant bien ?
Vous avez les commentaires pour me le dire.
Je ne vous cache pas que contrairement à de nombreux collègues de la Guilde (ça reste entre nous, mais ils sont tous partis à la plage, je gère les affaires courantes), je suis un usurpateur.
Je sais écrire des textes qui font pouet-pouet quand on appuie dessus, mais je ne connais pas l’art du discours.
Étant assez scolaire, je constate toutefois que le père Castagnier ou son stagiaire de troisième ont enfreint un paquet des « dix erreurs à éviter dans un discours » publiées ici même il y a quelques mois (12,99 € dans toutes les bonnes librairies).
Des exemples ? Le bon prêtre oublie son auditoire et « s’exprime sans se soucier de l’impact que ses mots peuvent provoquer » (or ça, c’est pas bien, nous a expliqué Charline Birault Souchez).
Il a aussi, entre autres, oublié les préceptes de notre présidente Ingrid Leduc : « dîtes peu mais bien », préférant dire beaucoup, mais pas très très bien.
Un peu comme moi en fait.
Allez, zou, je file rejoindre les autres à la plage.