Le blog de la Guilde des Plumes

Hugo Pichon : de l’épicerie indépendante au ghostwriting freelance

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Hugo explique qu’il est devenu plume un peu par hasard. Pourtant, pas question pour lui de faire les choses à moitié : amoureux des mots et soucieux de perfectionner son activité, ce membre de la Guilde depuis quelques mois publie plusieurs posts sur son profil LinkedIn chaque semaine ! Une discipline créative qui lui permet aussi de trouver de nouveaux clients et de s’exprimer sur l’environnement, son sujet de prédilection. Alors, peut-on vraiment parler de hasard ?

Plume par accident

« Je suis tombé dans la communication presque par accident » commence le jeune trentenaire. Et, en effet, Hugo n’a pas suivi le cursus le plus direct. Il obtient d’abord un diplôme en géographie à l’université Gustave-Eiffel en région parisienne. Il étudie ensuite la géopolitique en France et en Corée-du-Sud. C’est à la fin de son master, en 2016, alors qu’il doit effectuer un stage, qu’il décide de pousser les portes d’une agence de communication… Tout a donc commencé comme ça.

Il évolue quelques années dans le domaine des relations presse avant de bifurquer vers la politique. Parce qu’il a envie de traiter de problématiques d’intérêt général, il intègre le cabinet de la maire du 20ème arrondissement de Paris puis rejoint l’Assemblée nationale en 2020. Là-bas, il travaille pour le groupe parlementaire Écologie démocratie solidarité, coprésidé par les anciens macronistes Paula Forteza et Matthieu Orphelin. Mais l’expérience est brève car le groupe ne vit que quelques mois. Hugo se retrouve donc au chômage et commence à réfléchir à la suite de sa carrière. « Je me suis pas mal remis en question » commente-t-il. Et, en effet, il décide finalement d’explorer d’autres voies. Il réalise une courte mission en communication pour Vert, un média consacré à l’écologie, auprès des deux fondateurs, Loup Espargilière et Juliette Quef, tout en travaillant sur le lancement d’une épicerie. Celle-ci ne verra pas le jour mais Hugo devient quand même quelques années cogérant d’une épicerie locale, bio et zéro déchet, située dans le 19ème arrondissement de Paris.

Et c’est là que, « par hasard », à la demande de quelques contacts de son réseau professionnel, Hugo commence ses premières missions en tant que plume sur LinkedIn. « Ce n’était pourtant pas une option que j’avais envisagée » avoue-t-il. Mais, pourquoi pas ? En parallèle de son travail à l’épicerie, le jeune homme devient donc ghostwriter. Et puis, au bout d’un an et demi, Hugo se remet une nouvelle fois en question. Le monde du commerce, avec ses horaires contraignants et sa rémunération minimale, commence à user sa motivation. L’étincelle, il la trouve finalement dans son activité de freelance, qui lui permet de mener sa barque comme il l’entend. D’autant qu’il a de plus en plus de clients ! Alors, à l’épicerie, il se met petit à petit en retrait et, début 2024, il saute le pas : il devient freelance à 100 %.

Ne rien laisser au hasard

Si, a priori, rien ne destinait Hugo à devenir plume, en revanche, impensable pour lui de faire les choses à moitié. D’abord, il se forme, et à plusieurs reprises. Il veut s’assurer que son activité soit rentable et cadrée. Il suit donc Le Plongeoir, une formation proposée par Sauce Writing, pour relancer sa propre création de contenu sur LinkedIn. « Je trouvais paradoxal d’être un ghostwriter qui n’écrit pas sur LinkedIn » explique-t-il. Depuis septembre, il suit également un programme, Hyperfreelance, centré sur le développement de l’activité d’indépendant. « Comme nous faisons un métier avant tout créatif, c’est un paramètre que l’on peut facilement sous-estimer » ajoute-t-il.

Le côté créatif, c’est en tout cas ce qu’il vient chercher à la Guilde des Plumes. Plus qu’un réseau, il y trouve des consœurs, des confrères, et un autre regard sur le métier, ou plutôt les métiers autour de la rédaction. « Les conseils échangés me permettent de grandir dans mon activité » affirme-t-il. Et puis surtout, il aime savoir que beaucoup de membres s’épanouissent, tout comme lui, à travers l’écriture de textes plus personnels, de romans, durant leur temps libre.

La rédaction, chez Hugo, c’est aussi une discipline de fer. Il décroche ses nouvelles missions via son réseau ou la plateforme Malt, mais avant tout grâce à ses posts LinkedIn qu’il s’astreint à publier plusieurs fois par semaine. Et pas question de déroger à la règle, c’est la première chose qu’il rédige chaque matin ! Ce n’est pas une contrainte pour autant, c’est un exercice formateur qui lui permet aussi de sensibiliser ses lecteurs (et prospects !) aux sujets qui l’animent, comme l’écologie, une thématique qu’il a approfondie au fil de ses expériences professionnelles et de son engagement personnel. « LinkedIn est un véritable outil d’expression, un moyen de tester sa plume » confirme celui qui utilise aussi LangageTool pour traquer la faute oubliée ou le bon vieux carnet pour délier un blocage. Mais son outil préféré finalement, c’est le mot, le mot qui peut transporter, émouvoir, convaincre. « C’est assez fabuleux » conclut-il et, à la Guilde, nous sommes tous d’accord avec lui.

Caroline Charruault pour la Guilde des Plumes

Crédit photo : Boris Rezaire