Le blog de la Guilde des Plumes

Élodie Estève, plume de tous les voyages

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Il y a des vies qui ressemblent à des films. Ou des vies qui sont assez amples pour en mettre dix. Et c’est d’autant plus étonnant quand ces vies-là n’en sont qu’à leur commencement.

Élodie a à peine trente ans. Pourtant, son histoire est une aventure qui part un peu dans tous les sens. Qu’elle soit plume aujourd’hui en atteste d’ailleurs, car quel autre métier nécessite à ce point d’avoir goûté à tout ou presque ? Dix vies en une, c’est forcément une histoire d’instinct. Mais c’est sans compter, en revanche, sur une intransigeance : Élodie est engagée, elle a la solidarité chevillée au corps, et semble vivre avec la constante exigence de se devoir aux autres.

Des rêves d’ailleurs et d’engagement

Ça commence comme dans un roman. Les parents se rencontrent dans un théâtre, leur fille grandit entourée d’artistes, elle travaille à la billetterie pour se faire un peu de sous et se nourrit des pièces qui y sont jouées. Au lycée, elle passe un baccalauréat scientifique : elle voudrait être archéologue. Ou pourquoi pas photographe ? Ou encore grand reporter ? Il y a trop à faire et le monde est trop vaste. Alors Élodie décide de commencer quelque part : ce sera le Burkina Faso.

Avec une junior association (pour laquelle son engagement durera dix ans), elle s’investit dans un projet de solidarité internationale qui la mènera souvent au « pays de l’homme intègre ». Là, elle rencontre et dialogue avec une nouvelle culture. De ses propres mots, elle avoue : « Mon cœur vibrait, c’était ça ». S’est-elle trouvée ? Pas encore. Alors elle repart. En Norvège avec un sac à dos, en Égypte avec un archéologue qu’elle rencontre à l’École du Louvre. Oui, parce qu’après son bac S, Élodie intègre l’une des plus prestigieuses écoles d’histoire de l’art du pays.

Une quête permanente de savoir

Elle restera deux ans à l’École du Louvre qu’elle quitte avant la fin du cursus. Elle y aura pris ce qu’il lui fallait, les cours, les expériences et un bonus : avec un ami cinéaste, elle travaille sur quelques courts-métrages. Ni une ni deux, elle retourne au Burkina Faso avec la junior association et y tourne un documentaire.

À son retour, elle effectue une Licence en Lettres modernes à la Sorbonne, option « culture et création littéraire ». On y vient, peu à peu. En attendant, Élodie ajoute encore quelques cordes à son arc et s’engage dans la mise en scène d’une pièce de théâtre avec une troupe qu’elle rencontre quelque temps plus tôt. Oui, une histoire d’instinct. Tout comme l’instinct qui lui a soufflé de conserver précieusement son premier cahier « d’expression écrite », sa matière préférée au CP. Cohérent ? Tout à fait.

Une carrière alignée avec ses valeurs

À l’issue de sa Licence, elle intègre le monde professionnel. Mais Élodie est une femme d’engagement et elle n’entend pas laisser le monde du travail la détourner du cap qu’elle s’est fixé, rappelez-vous : se devoir aux autres. Alors elle décroche un premier job chez Emmaüs Connect, en tant que chargée de communication. Par la suite, elle intègre le réseau national des Junior associations où elle est coordinatrice de projets et s’occupe des sujets de communication et d’animation de réseau.

Parallèlement, Élodie s’engage bénévolement à la Croix-Rouge. Là, elle se forme au secourisme et met à disposition ses compétences de communicante. Elle les éprouve même, à l’occasion de la cellule de crise territoriale Covid qu’elle rejoint sans hésitation à Paris. Les temps sont durs, elle ne compte pas ses heures à la Croix-Rouge et se jette corps et âme dans sa mission. Même pas mal : Élodie est encore, à l’heure actuelle, bénévole pour la plus célèbre des croix écarlates. Une bénévole toute particulière cependant puisque, détail non sans importance (oui, il y a des vies qui auraient pu être écrites pour le cinéma), Élodie vit en Bulgarie.

Une plume libre, une vie sans frontières

Et qu’y fait-elle ? Depuis près de deux ans, elle accompagne des associations ou des entreprises dans leur stratégie de communication interne et externe. Concrètement : elle rédige pour leurs sites internet, pour leurs posts sur les réseaux sociaux et pour tous les documents où une plume particulièrement étoffée est requise. En plus, Élodie est formatrice sur les enjeux de communication dans le domaine associatif, toujours. Et tout ça à distance, donc, depuis l’autre bout de l’Europe.

Vous l’aurez compris, l’arc d’Élodie a tellement de cordes qu’il ressemble plutôt à une harpe. Mais une harpe électrique, parce qu’Élodie vit à mille à l’heure. Un peu comme elle écrit, d’ailleurs. Dans l’urgence, aux premières gorgées de café le matin, quand la journée à peine entamée est encore une promesse à saisir. Elle aime entrelacer les mots, les broder, tester des choses, agencer, mettre un peu de bazar, voir ce que ça donne. De ses propres mots, elle « aime écrire des textes qui transpirent quelque chose ».

L’instinct. Le même qui lui fait conclure notre entretien par une mention à la Guilde des Plumes en des termes qui lui ressemblent et qui la résument : « la Guilde c’est pouvoir rencontrer des gens aussi divers, d’horizons si différents et de, tous, pouvoir clamer notre appartenance commune à ce réseau. Haut les plumes ! »

Elodie Estève par William N’gbala