Sa bio Instagram annonce d’emblée la couleur : Catherine est “rédactrice au centre et poétesse sur les bords”. Plume à l’air libre, je comprends dès le début de notre entretien qu’elle n’apprécie guère les cases. A la fois rédactrice, journaliste pour la presse professionnelle et autrice pour la jeunesse, elle brouille les pistes avec un plaisir certain. Voilà bientôt 16 ans qu’elle se consacre pleinement à l’écriture professionnelle après deux décennies à manier des tableurs Excel.
Adolescente, Catherine aime déjà la littérature “qui l’emmène ailleurs”. Lire devient pour elle synonyme de dépaysement et de découvertes. Elle commence à noircir des carnets, qu’elle n’a cessé depuis de collectionner. Des carnets de voyage, de la poésie. Elle s’amuse à recopier des passages entiers de bouquins qui la bouleversent. Reprenant sans le savoir un des secrets de créativité prodigués par Austin Kleon, dans son ouvrage Voler comme un artiste.
Même si elle écrit déjà de la poésie, elle n’envisage pas une seconde, le bac en poche, d’étudier la littérature. Non, Catherine aspire à exercer un “métier sérieux et rémunérateur”. Elle se lance d’abord dans une maîtrise d’Administration Economique et Sociale. Puis elle enchaîne avec un 3e cycle, spécialisé en management et finances à l’IGS.
Ses diplômes validés, elle entre comme auditrice interne à la FNAC puis devient responsable administrative et financière d’un magasin. Son expérience professionnelle la plus riche en tant que salariée”. Le dynamisme du commerce la galvanise, l’ambiance de travail est au beau fixe.
Et puis le vent tourne !
Catherine prend la décision de quitter le navire 7 ans plus tard et rejoint alors un groupe d’édition professionnelle comme responsable du contrôle de gestion. Chez Wolters Kluwer, elle côtoie un monde jusqu’alors inconnu, composé d’éditeurs et de journalistes. Elle se prend de passion pour ces métiers. Se dit que c’est peut-être par là qu’elle doit aller.
Le goût de l’écriture qui ne l’a jamais vraiment quittée lui fait pousser les portes des ateliers d’écriture d’Elisabeth Bing, pionnière dans ce genre d’exercice. C’est une révélation. S’ensuit un bilan de compétences, l’écriture revient en fil rouge. Tiens ?
Vivre de son écriture
C’est décidé, elle va se reconvertir. Mais elle entame d’abord un long voyage itinérant vers l’Amérique du Sud, en voilier puis en bus et à pied, au cours duquel elle écrira beaucoup. Elle confesse “le mouvement, c’est le meilleur remède contre la page blanche”.
A son retour, elle quitte Paris pour la Loire-Atlantique, à seulement quelques encablures de l’océan.
Grâce au réseau constitué chez Wolters Kluwer, elle débute des piges pour une revue spécialisée dans le domaine de la santé.
Et puis le Destin met sur son chemin une autre rédactrice freelance. En quelques mots, elle la pousse vers son métier : “Tu connais bien le monde de l’entreprise et tu as une bonne plume, pourquoi ne pas mettre cela à profit dans ta nouvelle vie professionnelle ?”
Catherine transmet alors son offre à quelques agences de communication, dont Publicis avec qui elle collaborera quelques années. L’activité est lancée, les expériences rédactionnelles et collaborations se multiplient, principalement pour le compte d’entreprises : magazines de communication interne et externe, lettres institutionnelles, rapports d’activité, newsletters, articles de blog, publications sur les réseaux sociaux, supports de formation, etc.
Aujourd’hui, elle peut compter sur des clients fidèles. Elle est aussi la rédactrice attitrée du magazine Petit Gibus à destination des jeunes citoyens. Un projet qui lui tient tout particulièrement à cœur.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
Les métiers d’écriture se révèlent souvent solitaires. Or Catherine n’aime rien tant que le travail en équipe et l’émulation du groupe. La Guilde des Plumes, découverte à la faveur d’un post LinkedIn, lui semble « le réseau idéal pour des échanges nourrissants entre pairs ».
En termes de rituels, elle fait le distinguo entre écriture professionnelle qu’elle pratique à sa table de travail et écriture créative plus féconde en itinérance.
Férue de littérature contemporaine, Catherine brûle de comprendre le monde dans lequel elle vit. Elle se passionne pour l’actualité et puise une bonne partie de son inspiration dans des médias en ligne et des revues papier comme Zadig ou We Demain. Les formats longs et fouillés ont indéniablement sa préférence.
Et pour l’avenir ? Catherine souhaite mettre son écriture créative au service de structures et de personnalités qui la font vibrer, en revendiquant « le formidable pouvoir de communication de la poésie, capable de véhiculer des émotions positives avec finesse et profondeur. »
Portrait réalisé par Caroline Jacquier