Vendredi 17 avril, j’ai pris mon premier café avec quelques membres de la Guilde des Plumes.
Circonstances obligent, ce n’était pas dans un de leurs habituels cafés parisiens dont les bruits de fond manquent à beaucoup, j’en suis sûre : la vapeur du percolateur, le choc du manche contre le tiroir quand le serveur vide le marc de café, les bruits de vaisselle, les conversations.
De tout ça, il ne restait que nos tasses devant nos écrans : nous étions sur Zoom, sans arrière-plan virtuel. Zoom au naturel.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre et je l’avoue, j’avais même envisagé de m’éclipser au bout de trente minutes si d’aventure je trouvais l’expérience trop imposante, ou ennuyeuse.
Surprise : l’heure et demie est passée très vite.
Plume indépendante ou plume en CDI, plume aux affaires publiques ou plume dans le privé, chacun posait une question ou apportait une perspective sur des réponses possibles.
Comment écrit-on en temps de crise ? Quels mots utiliser, quel champ lexical, pour quel objectif ?
Comment l’entreprise ou la politique peuvent rassurer, expliquer, incarner, être présentes ? Comment éviter de contribuer au bruit ambiant qui nous assomme plus qu’il ne nous élève ?
Quels sont les mots que l’on n’entend pas assez ? Quels sont les mots auxquels nous sommes devenus allergiques ? « Crise », « résilience », « unprecedented » !
Comment la communication d’un dirigeant ou d’une dirigeante peut-elle, en ces temps mouvementés, aider à accélérer la collaboration ou à multiplier les initiatives exemplaires ?
Ecrire pour aujourd’hui ou demain, quelle différence ?
Comment, justement, anticiper et commencer à préparer les thèmes et les discours de demain ?
Et puis il y a l’humain, la sensibilité. La plume à cœur ouvert.
Comment continuer à écrire – j’ose : à produire – quand on est touché, sidéré, ou tout simplement intimidé par l’énormité du moment ?
On peut revenir aux mots : les mots qui aident et les « textes doudous ». On peut faire des baguettes ou de la pâtisserie aussi.
J’ai beaucoup aimé noter ces questions, et surtout écouter chacun partager ses réflexions, beaucoup plus inspirantes qu’imposantes.
Avec ou sans croissant, finalement c’est très nourrissant ces cafés virtuels.