On la connaissait pour son personnage de sorcière adolescente atypique et rebelle dans la série de films Harry Potter… Mais lorsqu’en 2014 elle s’exprime en faveur de l’égalité homme femme au siège des Nations Unies à New York, c’est une tout autre Emma Watson qui nous fait face.
Passionnée et assurée, l’actrice britannique alors âgée de 24 ans signe un discours historique, dans lequel elle articule avec conviction les inégalités subies par les femmes du monde entier.
Un exercice mené avec brio qui élève l’ambassadrice de l’ONU au rang de figure d’autorité, grâce à des ressorts narratifs parfaitement maîtrisés.
Analyse de style
L’argument logique, d’abord. Pour Emma Watson, se dire féministe relève du bon sens : le féminisme, c’est « le fait de croire que les hommes et les femmes devraient pouvoir accéder aux mêmes opportunités. » Qui n’y croirait pas se verrait forcé d’admettre préférer un système où les femmes sont en position de subordination.
L’anaphore, ensuite. « If not me, who? If not now, when? » En répétant ces deux questions d’une puissance désarmante, non seulement la diplômée de la prestigieuse Brown University captive son audience, mais elle l’incite à prendre part à son combat. Soudain, nous sommes tous visés par cette double interrogation, tous concernés par ce combat.
Les questions rhétoriques, enfin. « Quand ce monde est-il devenu si inconfortable ? ». Au-delà des statistiques citées qui prouvent la persistance des inégalités de genre, Emma Watson en appelle avec lyrisme à la conception du monde et aux valeurs de chacun. Préférer ce qui devrait être à ce qui est. Continuer à s’engager pour un futur désirable.
En somme, ce discours est historique car il transforme une problématique bien concrète, celle des droits des femmes, en une vision révolutionnaire de la société.
Par ses mots, Emma Watson fédère, engage, autant qu’elle nous incite à rêver.